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mardi 20 novembre 2012

Ce matin, illustration.

La journée a décidément mal commencé

Y a des matins comme ça, on préfèrerait rester sous sa couette... Ca commence par un manque de sommeil flagrant;
Mal dormi à cause d'une douleur à l'épaule qui nous fait passer la nuit calé entre deux oreillers pour éviter de bouger ; Chaque mouvement récompensé sinon d'une petite décharge qui vous rythme la nuit comme si vous vous apprêtiez à participer à la course du rhum, du genre, c'est à vous de tenir le prochain quart.
Vous émergez d'un oeil, vous faîtes chauffer le lait pour votre fille mais là alors que vous essayez d'attraper le biberon sur cette foutue étagère posée trop haut, un cri d'animal enragé retenti à faire trembler les murs ; ce qui finit d'ailleurs par vous faire tomber dessus la moitié de l'étagère. Mais pas grave... Votre enfant à besoin de vous ! Vous vous précipitez, vous tenter de le consoler mais la chair de votre chair, d'ordinaire tellement adorable a décidé de nous faire le remake de l'Exorciste, elle hurle, elle pleure, elle bave ouai ? nan ? vous n'êtes plus très sûre... Vous comprenez bien vite que vous êtes à présent à l'échelon le plus bas dans l'estime et la considération que vous voue votre bébé. Vous êtes donc la dernière des mères parce votre enfant vous l'avez réveillé dix minutes trop tard et qu'il vient de manquer son épisode de Dora. Lui le sait, il est branché en WIFI sur le programme TV et vous idiote, vous n'y avez attaché aucune importance. 
Alors pendant un bon quart d'heure vous allez argumenter pour tenter de calmer la bête enragée et vous finissez par la faire taire en lui collant son biberon dans le bec ... Mais le compte à rebours a commencé, vous avez pris du retard. Vient ensuite la négo sur à peu près tout ! La culotte, le pantalon, les chaussettes...
L'erreur fatale qui vous fait perdre ces précieuses minutes : vous lui faites remarquer que les leggings ont été mis à l'envers et là vous n'y couperez pas on retire tout et on recommence. Vous arrivez en sueur à l'école et pendant une fraction de seconde vous croisez les yeux du cerbère ... Il vous dévisage, vous esquissez un sourire timide, vous dîtes bonjour mais les mots ne sortent plus car vous comprenez à cet instant qu'il est trop tard son regard glisse sur la pendule, il est trente deux et vous êtes la grande gagnante de la journée alors vous rejoignez le banc de "la honte". Vous vous y asseyez et n'avez plus qu'à regarder vos pieds, en remontant le moral de votre fille. Vous êtes solidaire de votre enfant, restez à lui tenir la main et le banc se remplit de retardataires. Votre coeur se serre pour lui. Vous êtes doublement coupable quand obligé de se séparer, vous ne pouvez lui faire qu'un petit baisé furtif. Vous le savez ce soir, vous ne le reverrez pas, votre enfant est avec son père et ça pendant plusieurs jours, vous ne pourrez donc pas vous faire pardonner à coup de sucette ou d'oeuf Kinder, le directeur en remet une couche, vous n'auriez pas dû rester à attendre à ses côtés, voilà elle pleure maintenant la tête et le menton rentrés et c'est de votre faute. Vous sortez de là, le coeur lourd avec l'impression de n'être plus qu'un pré-ado honteux qui vient de se faire sermonner et vous vous promettez de ne jamais plus déconsidérer cette conne de Dora.